De la fourche à la fourchette !

La ZEA (Zone d'Exclusion Antarctique)

Bateau Campagne de France
Route du Vendée Globe et les différents caps

Une limite virtuelle pour protéger les skippers.

La ZEA (Zone d’Exclusion Antarctique) est une couronne imaginaire. Dessinée autour du continent Antarctique, elle est interdite aux skippers du Vendée Globe pour leur sécurité.
Elle est tracée par à 72 points GPS, séparés de 5° chacun.

La ZEA protège les marins des glaces.

La Zone d’exclusion a été modifiée notamment à cause de l’observation de glaces dérivantes en amont des îles Kerguelen. Les glaces aux alentours du continent Antarctique sont de plus en plus présentes. La fonte des glaces entraîne la formation de beaucoup d’icebergs dans cette zone. Des blocs de glace se détachent de la banquise et se retrouvent sur le chemin des skippers. Si un des concurrents du Vendée Globe venait à entrer en collision avec un de ses blocks glacé, le bateau pourrait alors se trouver très endommagé et le marin en danger. 

Iceberg

Le changement de la ZEA raccourcit la course.

L’observation de la position des glaces a globalement permis de descendre cette ZEA d’environ 1°. Mais la direction de la course a, à l’inverse, remonté les points GPS pour un trajet plus sûr. À l’Ouest de la Géorgie, la route faisait 24 385 milles nautiques. Depuis la modification de la ZEA, elle n’en fait plus que 24 296. C’est toujours ça de gagné !
De plus, le changement de cette zone va indéniablement changer la stratégie des skippers qui ne pourront plus aller « jouer » autour des îles Crozet maintenant dans la zone interdite.

parcours du Vendée Globe

La ZEA modifiée pour faciliter l’intervention des secours.

La position des glaces n’a pas été le seul argument pour le déplacement de la ZEA. Le MRCC (Maritime Rescue Coordination Center) et l’AMSA (Australian Maritime Safety Authority) peuvent déployer des forces aériennes à 1000 milles des dernières côtes. Un accord entre les autorités australiennes et l’organisation du Vendée Globe a donc été établi afin de rapprocher la ZEA. Ainsi, les skippers pourront plus facilement être secourus en cas d’avarie majeure. Si les marins venaient à la franchir, ils se verraient imposer une pénalité. On ne rigole pas avec la sécurité !

AMSA australienne

L’observation des glaces ne s’arrête pas au départ de la course.

L’observation des glaces n’a pas pris fin après le départ de la course ! Elle va se prolonger même après le passage des premiers dans la zone. L’écart entre le peloton de tête et les derniers peut être conséquent et la dérive des glaces bien trop incertaine. Et puis il serait injuste et dangereux de surveiller le chemin des premiers et pas des derniers !

C’est la CLS qui surveille la dérive des glaces pour les skippers.

La société CLS est spécialisée dans l’observation et la surveillance de la terre. Elle récupère les données et images satellites haute résolution auprès de 130 satellites différents. Tout le savoir-faire de l’équipe CLS consiste à identifier les icebergs et suivre leurs déplacements. La difficulté réside dans le fait de ne pas les confondre avec d’éventuels cargos ou vagues déferlantes. En 2004, Sébastien Josse avait heurté un growler (petit iceberg). Ces petits blocs de glace de quelques mètres peuvent être difficiles à détecter par les satellites pourtant, ils peuvent peser plusieurs tonnes et faire de sérieux dégâts.

Les icebergs, les growlers… il y en a pour tous les goûts.

Un iceberg est un bloc de glace (quelle surprise), d’eau douce, qui dérive sur l’eau. Ces blocs ont souvent une masse considérable et sont créés en se détachant du front d’un glacier ou bien d’une barrière de glace flottante. 90 % du volume d’un iceberg est situé sous la surface de l’eau. Il est donc très difficile d’appréhender la forme d’un iceberg ainsi que sa taille. Pour un grand iceberg dit « tabulaire », la hauteur hors de l’eau peut avoisiner les 35/40 mètres pour une taille dans l’eau de plus de 300 mètres.

Tableau de classification des icebergs

À savoir : 

Maxime Sorel, le skipper de V and B - Mayenne avait mis le cap vers le Nord-Est après avoir manœuvré à 1,2 miles nautiques de la zone d’exclusion des glaces. Chaud chaud !
Samedi 5 décembre au matin, Clarisse Crémer (Banque Populaire X) avait empanné à 20 milles de la zone en question. Elle avait alors pris plus de marge que maxime qui ne s’en était laissé aucune. 

Anecdote 

Il y a quatre ans, le Hongrois Nandor Fa l’avait franchie de justesse. Mais l’anecdote la plus marquante reste celle de Jean-Pierre Dick en 2016. Il ne s’était alors pas du tout rendu compte qu’il avait franchi la zone à plus de 20 milles au sud ! Mais cela ne l’avait pas empêché de terminer 4e de cette édition.

 

Crédit Image : AFP PHOTO/NASA/HANDOUT et Vendée Globe